2025/09/18 02:01
Les personnes qui propagent des fake news sont exactement celles que vous imaginez : Les femmes un peu vielles blanches et conservatrices
Si votre dernier passage sur Facebook vous donne l'impression que les fake news et les théories complotistes sont avant tout partagées par votre tante Sylvie, électrice de droite née dans les années 1960, il se pourrait bien que votre impression soit la bonne. Une étude publiée le 30 mai par la revue Science et relayée par le média en ligne Futurism vient en effet confirmer que les rois et les reines du partage de fausses informations semblent tous sortis du même moule. Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de korii !Ne ratez aucun article de korii grâce à cette sélection quotidienne, directement dans votre boîte mail. L'étude se base sur l'observation des comportements adoptés par 664.391 électeurs américains sur le réseau social X, jadis connu sous le nom de Twitter. Elle nous révèle qui sont les utilisateurs qui ont massivement partagé des fake news lors des mois au cours desquels s'est jouée l'élection présidentielle américaine de 2020 (entre août et novembre). Sans surprise, ces personnes sont relativement âgées, blanches, conservatrices. Et ce sont majoritairement des femmes. Plus précisément, le profil-type est celui d'une femme blanche âgée en moyenne de 58 ans, électrice républicaine, qui vit dans un État conservateur tel que l'Arizona, la Floride ou le Texas. Rares mais acharnés Les travaux menés montrent également que la majorité des fausses informations répandues émanent d'une minorité d'internautes. Les chercheurs ont noté que 2.107 individus, soit environ 0,3% de la population étudiée, avaient été responsables de 80% des tweets renvoyant vers des fake news durant la période. En revanche, environ 5% des électeurs américains inscrits à l'époque sur Twitter suivaient ce genre de comptes adeptes de la désinformation. Les chercheurs ont tenté d'affiner leur connaissance de ces «super-partageurs» de fausses informations, sans toujours parvenir à des conclusions précises. Par exemple, s'ils s'attendaient à découvrir que ces personnes automatisent leurs tweets afin de pratiquer une propagande organisée, basée sur la régularité des publications, ils reconnaissent ne pas avoir pu aboutir à une telle conclusion. Au contraire, il semblerait que ces 0,3% de rois et reines du partage aient tendance à relayer les contenus manuellement, au fil de leurs lectures –à supposer que les contenus proposés soient réellement lus. «Ça a été une grosse surprise. Ils sont littéralement assis devant leur ordinateur, à appuyer sur le bouton “retweet”», résume Briony Swire-Thompson, chercheuse en psychologie et science politique à l'université Northeastern située à Boston (Massachusetts) et coautrice de l'étude. Quant aux desseins sous-entendus de ces «super-partages» de fausses informations lors de la campagne de l'élection américaine de 2020, ils ne semblent pas être «une tentative ponctuelle d'influencer» le résultat du vote, «mais plutôt un processus sociotechnique corrosif qui contamine à plus long terme l'écosystème de l'information pour une partie de la société», d'après Nir Grinberg, chercheur à l'université Ben-Gourion du Néguev (Beer-Sheva, sud d'Israël) et coauteur de l'étude. slate