2025/09/18 02:01
12.545 personnes expulsées d'Île-de-France pour un "nettoyage social" avant les Jeux Olympiques
Le collectif Le Revers de la médaille dénonce l'expulsion massive de migrants et sans-abris avant les JO. Illustration © Remi Dugne
Le collectif Le Revers de la médaille dénonce ce lundi 3 juin dans un rapport “le nettoyage social” à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques, avec l'expulsion de migrants et sans-abris.
Sous “la pression” de l'organisation des Jeux olympiques, l'Ile-de-France a été “vidée d'une partie de ses habitants les plus précaires”, en un an, dénoncent lundi 3 juin des associations qui déplorent la volonté “d'invisibiliser” la pauvreté. Selon le collectif Le Revers de la médaille — qui rassemble quelque 80 associations d'aide aux personnes les plus fragiles —, le “nettoyage social” s'est amplifié à l'approche des JO de Paris (26 juillet - 11 août). Sur la période 2023-2024, il a recensé 138 expulsions en Ile-de-France (dont 64 de bidonvilles, 34 de tentes et 33 de squats) contre 121 en 2021-2022 et 122 pour 2022-2023. Ces expulsions ont concerné 12.545 personnes, principalement des migrants, soit une augmentation de 38,5% par rapport à la période de 2021-2022, selon ce rapport. Parmi ces gens, 3.434 étaient mineurs, soit deux fois plus que l'année précédente et trois fois plus qu'entre 2021-2022. “Déshumanisation” Ces personnes ont été dispersées en dehors de l'Ile-de-France pour être abritées dans des sas d'accueil temporaires régionaux, créés en mars 2023, pour une durée maximum de trois semaines, avec la promesse à l'issue d'un hébergement pérenne. Ces envois en région ont eu lieu en l'absence de consentement “véritablement libre et éclairé”, relève le collectif, avec de nombreuses remises à la rue en raison de la situation administrative des migrants. Il déplore également la “quasi-inexistence” de diagnostic social en amont des expulsions, ce qui conduit à une “déshumanisation et une absence de considération des situations individuelles”. Le Revers de la médaille déplore par ailleurs “le harcèlement” et des “contrôles administratifs à répétition” des travailleuses du sexe, dans le but de les “éloigner de l'espace public”. L'association Aides, qui gère un centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) à proximité des Halles à Paris, a constaté de “nombreuses expulsions” dans les stations de métro et une “forte” présence policière dans la zone alentour concernée par un arrêté d'interdiction des rassemblements. Ce qui a un impact sur la fréquentation du centre. Toutes ces opérations à l'encontre des personnes en situation de précarité mettent également à mal le travail des associations, déplore le Revers de la médaille. JO Paris 2024 : en Auvergne, Arc système fabrique des accessoires pour les futurs médaillés olympiques Avec AFP lamontagne